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 Meeting with the fate {Moe}

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AuteurMessage
Wynonna H. Arrington
    ADMIN; Attention au parapluie vengeur !

Wynonna H. Arrington


Messages : 645
Date d'inscription : 01/06/2009
Citation : Faire l'amour dans les champ excite les fleurs.
Chanson du moment : Serre-moi de Tryo
Pseudo/Prénom : Mary alias la psychopathe au parapluie

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Métier, âge: 22 ans, la jeune femme est sans emploi

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MessageSujet: Meeting with the fate {Moe}   Meeting with the fate {Moe} EmptySam 5 Sep - 18:45

« Mais l'amour est aveugle, et les amants ne peuvent voir les plaisantes folies qu'ils commettent eux-mêmes »
- William Shakespeare -


    Meeting with the fate
    Meeting with the fate {Moe} Img-124813ykzyj Meeting with the fate {Moe} 25sbouh
    (c) Misery Angel & Doodily
    feat Wynonna H. Arrington & Moe S. Hanson


Je déambulais, hagard, dans cette rue où un seul et unique souvenir me montait à la gorge. C'était totalement débile de revenir ici, presque tous les soirs mais c'était un fait, je n'arrivais pas à enlever ce jour de ma tête et à l'enlever, lui. Je maudissais le jour où il était venu au monde, lui et ses yeux qui dévoraient mon âme et la rendait captive, me rendant impossible de protester. J'avais fini par me rendre à l'évidence. Dans la folie de ma haine, l'amour m'avait une nouvelle fois rattrapé. Amour, vraiment? C'était plutôt une obsession absurde et abominable, interdite et affriolante. Pourquoi lui, pourquoi moi? Tout cela n'était que le fruit d'un caprice d'un quelconque être supérieur -du moins, s'il y en avait un- qui avait scellé mon destin cette fameuse nuit où j'avais plongé en enfer. Un enfer virginal et éclatant mais qui faisait mal à mon âme qui ne savait désormais plus admiré la beauté à l'état pur. Un enfer qui s'insinuait au plus profond de mon âme et empoisonnait toutes mes pensées. Quand le sommeil me capturait, il hantait jusqu'au moindre de mes songes. Même s'il n'était pas dans chaque scène je pouvais sentir sa présence à la fois si repoussante et confortable. Ce que je ressentais pour lui n'avait rien de commun, presque rien de mortel. Nos deux âmes torturés n'avaient aucun avenir ensemble. Tout nous séparait, absolument tout, à commencer par moi. C'était moi qui avait déclenché cette guerre des clans, ce splendide massacre au nom de la vengeance. Mais voilà que cette affrontement qui semblait devenir sans fin ne m'obsédait plus autant qu'avant. Du moins, quand je savais que je ne l'aurais pas en face de moi, la bataille ne m'intéressait. Car oui, j'aurais voulu le détruire. Je voulais le détruire pour m'assujettir de la sorte, je voulais le détruire car sa présence dans mes pensées étaient une abomination à laquelle je me pliais pourtant avec tant de complaisance. Il avait corrompu ma raison d'être, l'essence même de ma vie à présent : me venger et mourir. Serais-je à présent assez courageuse pour quitter ce monde? Pour partir et ne plus jamais revoir son visage? Tout cela était profondément malsain. Il était mon pire ennemi, l'être suprême que je devais affronter pour accomplir mon destin. Mais encore une fois en aurais-je la force à présent? Les donnes avait tellement changé depuis quelques temps...

Alors que je me rapprochais du lieu où avait lieu notre premier affrontement individuel, là où avait basculé mon existence, ma gorge commençait à me faire souffrir. Sans savoir vraiment pourquoi -ou plutôt, voulant consciemment ignorer pourquoi-, mon cœur se mit à battre de plus en plus vite, entamant sa course éreintante. Posant ma main sur ma poitrine, je fus obligé de m'arrêter, commençant à haleter comme nulle fois pareil. Ou plutôt si, comme cette fameuse fois. Je revoyais ses gestes et les miens, cette bagarre qui s'était finie en une osmose, à la fois sublime et déchirante. C'était à ce moment là que mon cœur avait lancer son terrible galop et que j'avais semblé être à court de souffle. Ce moment où moi, Wynonna Hope Arrington, avait baissé ma garde de manière inacceptable et sans nul doute irréversible. Ce moment où j'avais chuté comme n'importe quelle minable, où toute force de combattre m'avait délaissé, me laissant seule, dépourvue et salie. Oui, rien de penser le désirer ou même de l'avoir en ma possession salissait mon honneur et par la même occasion celui de mon frère. Je haïssais cet enfoiré de me posséder si facilement, bien qu'il n'en ai sans doute pas conscience, du moins, je l'espérais. Je le détestais de tout mon cœur pour m'abaisser à le vouloir, lui, son âme et sa chair. Ce genre de considération ne devait pas m'atteindre dans la véritable guerre qui se déroulait chaque jour sous mes yeux, et dont j'étais la principale instigatrice. Et pourtant moi, chef du camp adverse, voilà que j'étais la première à tomber sous les flèches ennemies. Mais pas ce genre de flèche qui vous fait simplement saigner, ou même mourir, mais les flèches du désir qui vous consument et vous entraîne dans une longue agonie, sans fin. C'était sans doute là le pire des vices humain, désirer quelque chose hors d'atteinte si bien que votre vie finit par se résumer en la seule obsession de l'objet du désir. C'était pitoyable, l'exemple même de la bassesse humaine. Et voilà que je m'y complaisais affreusement, comme si la douleur était mon unique et seule raison de vivre.

Je me surprenais à avoir ce genre de pensées. Tout cela n'était pas la vraie Wynonna, petite hippie à la vie heureuse. Dans une vie qui me semblait bien loin à présent, j'avais cru à la bonté humaine, la vraie, pas celle intéressée par l'argent ou bien autre chose de méprisable. Jamais je n'aurais pensé avant que l'humain était capable d'une quelconque bassesse. J'avais été un jour cette fille bourrée d'idéaux, dont la nature constituait le véritable carburant pour une vie complète et saine. Et voilà que je découvrais depuis que l'homme était capable des choses les plus terribles, à commencer par ôter la vie d'un autre. Pire, j'étais à présent une des actrices de la méchanceté humaine, la pure. J'étais à présent au plus bas de la civilisation tellement cette obsession de vengeance avait pris possession de moi, me rendant semblable à un animal. La haine avait tellement corrompue mon âme que nul doute que Pacey ne serait pas fier de moi, ni de ce que j'entreprenais.. Mais qu'importe, dans mon délire de sœur bafouée, j'avais décidé de réaliser la vengeance qu'il méritait amplement, jusqu'à en oublier ma vraie façon d'être. Mais si c'était là le seul prix à payer, je le faisais sans regret. Qu'importe que je change ce que je suis puisque je rejoindrais bientôt Pacey une fois tout cela terminé? Je m'étais rendu compte, au moment même de l'annonce de sa mort par ce policier froid, que je ne pouvais pas vivre dans un monde où il n'existait pas quelque part. Je maudissais ses flics qui n'avaient apparemment rien à faire de son cas et qui avaient clôturé l'enquête sans même y jeter réellement un coup d'œil. Qu'est-ce que la mort d'un petit hippie? Ces gens là ne sont après tout que de la vermine qui passe leur temps à fumer et à ne rien faire d'autre. Le genre de stéréotypes de bases qui avait fait qu'on ne s'était vraiment pas intéressé à un cas tel que le meurtre de mon frère. Si la victime aurait été un de ses fils de riches bourré d'argent au possible, croyez-moi que les choses n'auraient pas été ainsi. Mais eux aussi paieraient un jour les conséquences de leurs actes.

Laissant mes doigts effleurés à loisir le mur granuleux sur lequel Moe m'avait un jour poussé, je ne pouvais m'empêcher de penser à cette rencontre, une rencontre improbable, presque impossible à croire pour moi si je ne l'avais pas réellement vécue, et si elle ne m'obsédait pas à ce point. Je ne pouvais expliquer ce sentiment d'apaisement que ces yeux m'avaient apportés le temps de quelques longues secondes. Cette boule au ventre évaporés, et ses yeux rien que ses yeux qui fouillaient dans mon âme et semblait la comprendre sans raison apparence. C'était idiot, mais ce soir là j'avais eu cette sensation débile que nos destins étaient liés d'une façon ou d'une autre... Mais j'avais finie par me rendre compte qu'ils n'étaient pas faits pour se rejoindre et que la haine était la seule manière de réellement nous lier l'un à l'autre, d'une manière tangible. A dire vraie j'étais perdue, paumée au milieu d'un boulevard d'une centaines de choix qui s'offraient à moi et qui seraient déterminant pour moi mais aussi pour une multitude d'autres. Je savais que cette relation -qui n'existait d'ailleurs pas, à part dans ma tête- n'était vouée qu'à l'échec, à la douleur parce qu'elle s'avérait impossible. Alors que j'avais toujours ce que j'avais désiré à côté de moi : un petit ami fidèle et serviable. Pourtant, dans ces nuits où je me réveillais d'un de ses songes répétitifs et quand l'absence de l'autre me frappait au réveil, je devais me battre contre moi-même pour ne pas jeter Wayne dehors. J'étais injuste comme je ne l'avais jamais été dans ma vie. La vie a de drôles de façon de vous mettre à l'épreuve et la mienne semblait totalement incompréhensible. Je ne savais pas d'où ces obscurs pensées venaient et je ne savais pas surtout vers quoi tout cela allait déboucher.

Si on regardait bien, j'avais tout de l'héroïne shakespearienne par excellence : j'étais cette pauvre Juliette, entraînée dans un destin bien plus fort qu'elle. Si je n'avais pas été humble, j'aurais même était jusqu'à dire que ce grand auteur anglais avait écrit ce rôle pour moi. L'histoire d'une jeune fille promise à un homme mais dont la rencontre d'un autre bouleverse sa vie jusqu'à un sort funeste. Mais si la fin de cette pièce s'annonçait tragique, elle n'en était que plus belle : l'union éternelle des deux amants dans un monde hors de portée des clivages humains. L'histoire se finirait-elle aussi comme cela pour moi? De toute façon, j'étais décidé à en finir un jour, la manière importait peu, au final, seul le résultat compter : j'irais rejoindre celui qui m'avait tout apporté et dont on avait retiré la vie trop tôt : Pacey. Je l'avais apprise à mes dépends, l'amour n'avait plus la place dans ce monde. J'avais cru qu'il pourrait déplacer des montagnes et changer le monde mais tout cela n'appartenait qu'au passé. Cela avait été vrai un jour, et ça l'était encore avant la mort de P. Mais notre groupe, notre raison d'être, nous, le petit groupe de hippie réfugié à Soho, n'avait plus lieu d'être à présent. Si certains semblaient s'y accrocher, je n'avais pas assez de force pour ce genre de bataille. Je préférais désormais la bataille facile et gratuite, haineuse au possible. Le mal est si tentant, si facile et si vivant, que je n'avais pas lutté longtemps à cette envie de vengeance qui m'avait étreint à peine quelques minutes de l'annonce de la mort de mon frère, allongée sur le carrelage incapable de le pleurer. J'avais à jamais fait mon deuil de l'amour depuis. Voilà pourquoi je ne savais pas ou j'en étais surement à ce moment là.

Alors qu'à présent, je me laissais glisser le long du mur pour m'assoir, terrassée par mes pensées, je ne sentis pas une présence arriver. Comme si le destin voulait s'acharner une nouvelle fois en nous réunissant là où tout a commencer...
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